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6 startups qui révolutionnent le quotidien des personnes avec un handicap

Par Hélène Bielak le 05/11/2018

A l’approche de la semaine du handicap, Les Echos START proposent coup de projecteur sur des entrepreneurs qui font bouger les lignes en proposant des solutions pour mieux vivre avec un handicap ou une mobilité réduite.

 

Wheeliz, le Airbnb du véhicule aménagé

 

Les galères de déplacements, Charlotte de Vilmorin connaît bien, même trop bien. C’est justement ce qui a inspiré cette jeune femme de 28 ans en fauteuil roulant à créer Wheeliz, une plateforme de location de véhicules aménagés entre particuliers. « Une voiture adaptée, ça peut coûter jusqu’à 100.000 euros et finalement les propriétaires roulent généralement assez peu avec, indique la fondatrice de la plateforme. Louer leur voiture leur permet donc d’amortir leur investissement. Et pour le locataire, c’est la possibilité de trouver un véhicule plus près de chez lui et moins cher ». En moyenne, à véhicule et durée de location similaire, les locataires payent moitié moins cher que chez un loueur classique.

Créée fin 2014, Wheeliz emploie désormais 7 personnes. 900 véhicules sont enregistrés sur la plateforme, utilisée par 8.000 usagers. « Il y a un vrai sentiment d’entraide et de solidarité entre nos utilisateurs, constate Charlotte de Vilmorin. D’ailleurs, le taux de sinistralité est très faible, car gens font attention aux voitures qu’ils louent ». Après une première levée de fonds d’un million d’euros en 2017, une deuxième a été lancée et devrait être bouclée fin 2018.

Auticiel, pour accompagner les personnes avec des troubles cognitifs

 

Aider à exprimer ses émotions, se repérer dans le temps, séquencer les tâches du quotidien etc. Voilà quelques-unes des fonctionnalités des programmes pour tablettes, développés par la société Auticiel. L’histoire de la startup débute en 2011, lors d’un challenge étudiant. « J’ai rencontré une association de parents autistes qui m’ont proposé de travailler avec eux », raconte la fondatrice Sarah Cherruault-Anouge, alors étudiante en école de commerce à Evry. Objectif : développer des outils numériques pour favoriser l’apprentissage et l’autonomie des personnes atteintes de troubles mentaux et cognitifs.

Cinq ans après sa création, la jeune pousse a déployé ses outils dans 200 établissements médico-sociaux, comme les IME (Institut médico-éducatif) ou les Esat (Etablissement et service d’aide par le travail), et auprès de particuliers. « Nos logiciels sont remboursés par les Maisons départementales des personnes handicapées (MPDH), au titre d’outils de compensation », précise la patronne d’Auticiel. En 2017, la startup, qui emploie désormais 12 personnes, a bouclé une levée de fonds de plus d’un million d’euros. L’équipe vise les 10.000 bénéficiaires à l’horizon 2021.

RogerVoice et AVA : quand les sourds peuvent téléphoner et communiquer

 

Passer un coup de fil. Pour Olivier Jeannel, malentendant de naissance, cet acte du quotidien est longtemps resté impossible sans assistance. Lorsqu’il découvre la reconnaissance vocale sur smartphone en 2011, l’entrepreneur a une idée : et s’il créait une application qui pourrait sous-titrer en temps réel les conversations sur son téléphone ? C’est ainsi qu’en 2014 il se jette à l’eau et crée RogerVoice. « Je voulais donner la possibilité aux personnes sourdes et malentendantes d’être totalement autonomes, partout et tout le temps », résume Olivier Jeannel.

Depuis, le concept a essaimé hors de nos frontières. L’application compte 5.000 utilisateurs par jour et est disponible en plusieurs langues. En avril dernier, la startup, qui compte 16 salariés, a levé 660.000 euros. Son outil a aussi séduit de grandes entreprises telles que Allianz ou Oui.SNCF, qui souhaitent désormais utiliser RogerVoice pour leurs centres d’appel.

Pour les sourds et malentendants, un autre service commence à se déployer à grande échelle, c’est celui d’AVA, lancé aux Etats-unis fin 2014 par Thibault Duchemin, un ingénieur de 26 ans. Cette appli permet de sous-titrer les conversations en temps réel, que ce soit à la fac, au travail, dans un magasin, à la maison… La startup, qui a levé 1,8 million d’euros en 2016, a ouvert une filiale française l’an dernier. Elle affichait un chiffre d’affaires de 78.000 euros en 2017.

Wandercraft : l’exosquelette pour marcher à nouveau

 

En lançant leur startup en 2012, les trois fondateurs de Wandercraft s’étaient donné un défi de taille : faire remarcher des personnes en fauteuil roulant. Ces fans de science et de robotique, tous issus de Polytechnique, sont en train de le relever, avec leur exosquelette baptisé Atalante. « C’est un dispositif robotique qui permet de récupérer ou d’amplifier les capacités physiques, détaille Matthieu Masselin, 30 ans, président de Wandercraft. La structure robotique est motorisée et une intelligence vient bouger les différentes articulations de manière à faire des mouvements coordonnés ».

Destiné à l’origine aux personnes paraplégiques, l’exosquelette pourrait aussi être utilisé dans d’autres cas, comme les soins de suite après un AVC, par exemple. La belle promesse des fondateurs a su séduire les investisseurs : la dernière levée de fonds à l’été 2017 s’est clôturée à 15 millions d’euros. La même année, la startup a réalisé une première mondiale : dans un centre de rééducation du centre de la France, des paraplégiques se sont remis à marcher, sans béquilles, grâce à l’exosquelette. Actuellement, les derniers tests sont en cours. L’équipe de Wondercraft, soit une cinquantaine de salariés, espère une certification d’ici la fin de l’année, pour pouvoir lancer dans la foulée la commercialisation.

Picto Access : l’accessibilité cartographiée

 

Lancé par la startup lilloise Unis C en 2015, le service Picto Access propose aux entreprises accueillant du public de valoriser leur accessibilité sur une page web, via un abonnement. Par exemple, pour le Club Med, un état des lieux de tous ses centres de vacances a été réalisé, pour ensuite donner des informations aux usagers sur la localisation, s’il y a des marches à l’entrée, si un fauteuil roulant peut passer partout, etc.

Via la plateforme, l’établissement peut envoyer des messages à ses usagers, par exemple pour les prévenir si un ascenseur est en panne. En plus de ce service, Picto Access a aussi une application gratuite, où tout un chacun peut donner des informations sur l’accessibilité d’un lieu public. « Comme la collecte de données sur l’accessibilité est un vrai travail de fourmi, l’idée c’est d’avoir un outil collaboratif pour que chacun nous aide à cartographier le territoire et nous donner leur ressenti », souligne Justin Marquant, fondateur de la startup. Au total, 280.000 lieux ont été répertoriés sur tout le territoire français. Après une levée de fonds de 1 million d’euros l’an passé, la startup, qui compte désormais 12 salariés, devrait en lancer une nouvelle d’ici la fin de l’année.

Lien : https://start.lesechos.fr/entreprendre/actu-startup/6-startups-qui-revolutionnent-le-quotidien-des-personnes-handicapezs-13283.php?fbclid=IwAR2rloSPDzrZQ–iNC3Mj4lE1kRA0Qq6TEnNvNCThXBkP05QKV3aAKnqn3Q#CS2-8